La «Grande Rue» est la voie de sortie de la rue du Cantony et de la Picauderie vers Darnétal. Mitoyenne sur 35 m avec la rue Aux-Juifs à Darnétal depuis 1828, elle se termine au pont Saint-Lô. Longueur, 322 m.
Il y a bien longtemps, cette voie n’était qu’une sente étroite où les chanoines réguliers du prieuré de Saint-Lô, venant de Rouen, passaient par la Bretèque, traversaient l’Aubette sur une planche à l’endroit même du pont Saint-Lô que ceux-ci construiront au début du XVIIIè (réédifié en 1819).
Un moulin à farine, donné au prieuré par les premiers seigneurs de Bourdeni au XIIè siècle, était situé au début de ce chemin et les moines s’y arrêtaient probablement pour parler avec le meunier et, marchant en ligne droite, longeaient la rivière, jusqu’à leur hôtel situé au milieu des prés de la Picauderie. Alors que les moines n’étaient plus là après 1791, la sente bordée de quelques maisons était devenue sans issue, les acquéreurs successifs des prés de la Picauderie ayant supprimé la continuité du chemin.
La municipalité décide, en 1829, pour des mesures de sécurité et de police, de relier cette sente à la rue du Cantony par l’ouverture d’un chemin de même largeur. Ce retour d’équerre, nommé de nos jours « rue du Lavoir », rappelle l’existence d’un ancien lavoir à proximité (actuellement à l’étude d’une possibilité de restauration par le propriétaire des lieux).
Aussi, la partie du chemin délaissée dans cette opération sera nommée «impasse de la Picauderie», donnant accès au lavoir et aux jardins à l’arrière de la cité «Lavoisier» datant du début des années 1900. Le chemin emprunté par les moines autrefois fut ouvert en 1956 quand a été lotie la prairie de la Picauderie (sujet d’une «Histoire de nos rues» dans un prochain BVSL). Dans les années 1870, les berges de la rivière sont relevées pour stopper les débordements fréquents de l’Aubette et de simples garde-corps sont installés.
Par délibération du 21 février 1883, ce chemin n°2 sera classé «Grande rue de Saint-Léger». Plus tard, «Grande Rue».
Les années passent, le patrimoine vieillit et des travaux de voirie sont réalisés en 2003 (voir BVSL 67 et 71). Les berges de l’Aubette sont consolidées à la grande satisfaction des riverains et des pêcheurs. En 2004, chaussée et trottoirs sont remis en état, la sécurité des piétons étant assurée par la pose d’une esthétique et solide rambarde tout le long de la rivière apportant une sensation agréable aux marcheurs occasionnels et, sans risquer la chute, avoir la possibilité d’apercevoir quelques truites et voir évoluer canards colverts et poules d’eau.
Les traces du patrimoine ancien ont presque toutes disparues, laissant le choix à un environnement protégé, à un aménagement obligé et novateur pour le bien vivre de ses habitants.
Le comité des Sages
Sources historiques :
Notice sur Saint-Léger-du-Bourg-Denis de P. Roussignol - 1890.
Les moulins du Robec et de l’Aubette de Lucien-R. Delsalle.