Monument aux morts

1919 suit immédiatement l’armistice du 11 novembre 1918, à 11 heures. Cette année-là, de nombreux soldats restent considérés comme disparus, surtout ceux décédés au début de la guerre, dont les jugements déclaratifs de décès ne parviendront en mairie qu’échelonnés de 1919 à 1922.

Les retours des soldats survivants seront étalés dans le temps, car beaucoup d’unités sont employées au déblaiement des ruines, dans les régions détruites, ou envoyées en Allemagne, pour l’occupation de la rive gauche du Rhin.
Le 16 février 1919, Eugène Lavoisier, maire mobilisé comme capitaine pendant toute la guerre, reprend ses fonctions effectives à la mairie et remercie Eugène Ostermann, son adjoint, d’avoir assuré ses fonctions en son absence. Ce même conseil municipal décide le lancement de l’étude d’un monument aux Morts.

Le conseil du 6 juillet 1919 enregistre la participation de l’Etat aux dépenses d’administration résultant de l’état de guerre, et rétablit la distribution solennelle des prix aux écoliers, suspendue depuis 1914. Le conseil du 23 août 1919 forme un comité pour l’érection d’un monument aux Morts.

Enfin, le conseil extraordinaire du 6 septembre 1919 vote un crédit de 5000 F qui s’ajoute à la souscription publique (estimée à 3000 F) et concède un terrain, le tout pour construire le monument aux Morts. L’après-guerre n’est pas une période prospère, mais difficile : les bras manquent dans les champs et les usines, les pénuries sont nombreuses - les femmes qui ont assuré la marche de l’économie en l’absence des hommes – sont sèchement renvoyées “à la maison”, elles n’obtiendront pas le droit de vote (contrairement aux anglaises et aux allemandes). Le 5 novembre 1919, le maire E. Lavoisier prend un arrêté, pour la mise en place des cartes de rationnement de tabac.

Enfin, après plus de 4 ans de restrictions dans les vies personnelles, l’état-civil connaît une petite embellie : 29 naissances en 1919 (contre 23 en 1918), 25 mariages en 1919 (7 en 1918), 25 décès (38 en 1918). Le solde naturel (différence entre naissances et décès) est de plus 4 en 1919, contre moins 15 en 1918.

L’étude de cette période troublée doit nous conforter dans la nécessité de chérir la paix, dans la liberté, l’égalité et la fraternité.

Le comité des Sages,
Jean-Louis de Freitas.
article paru en juin 2019