Réfugiés Belges en 1914

Au moment où notre commune s'honore d'accueillir une famille de réfugiés, rappelons quelques épisodes de la solidarité locale, cent ans après la première guerre mondiale. Saint-Léger comptait alors 1498 habitants (recensement de 1911), moins de la moitié du chiffre actuel ; 156 hommes furent mobilisés, dont 59 perdirent la vie à l'occasion du conflit. Le recensement de 1921 arrête un chiffre inférieur à celui de 1911, soit 1481 habitants.

Les difficultés du temps n'empêchèrent point les bourdenysiens d'accueillir des belges et des français déplacés.

Des civils belges, restèrent dans leur patrie d'adoption :

  • Robert Braem, né en Flandres belges, épouse le 19 juin 1920 une ouvrière de filature, Alice Pisant (7, rue Sainte-Marguerite).
  • Gustave Poupaert, né également en Flandres belges, épouse ce même 19 juin 1920 une tisseuse, André Delessard (33, rue du Cantony).

Des militaires belges, dont le gouvernement était réfugié à Sainte-Adresse (Le Havre) et les armées bien implantées dans la région rouennaise, ont épousé des jeunes filles du lieu :

  • Marius Caillebaur, soldat né à Gand, épouse le 16 juillet 1917, Marthe Bidois (27, route de Lyons).
  • René Lamont, soldat né à Anvers, épouse le 23 novembre 1918, Isabelle Mordret (12, rue du Vert-Buisson).
  • Rémi Marescaux, soldat né près d'Ypres, épouse le 28 août 1916, Justine Hébert (2, rue Framboeuf).

Des réfugiés de guerre français ont été également accueillis :
Chez Edouard Vallard, maraîcher, derrière le n°19 rue du Vert-Buisson, on trouve des réfugiés de la Chapelle d'Armentières (Nord) :
Jeanne Fache, veuve d'Alexandre Louis Vallard (mort pour la France) ; son fils Alexandre Maurice Vallard, né à Saint-Léger, le 6 janvier 1915, pupille de la Nation. Sa soeur Rachel Fache et le mari de celle-ci, Maurice Gentilhomme.
Au n°1, Grande-Rue, meurt le16 avril 1919 une réfugiée de Merville (Nord), âgée de 15 ans : Jeanne Dupont.
Chez Raoul Prévost, 22, rue Framboeuf, était réfugiée une famille de Drancourt (Somme) : Gaston Théodore Soufflard et son épouse Clotilde Madurel, dont un fils Gaston Georges naît à Saint-Léger le 21 septembre 1918.

Dès le début de 1915, une quête avait été effectuée dans la commune, “au profit des réfugiés belges et français”.

Toutes ces informations se trouvent dans les archives communales (Registres du Conseil Municipal et d'Etat-Civil).

A Saint-Léger, la solidarité doit continuer : veillons-y ensemble.

Le comité des sages (J.-L. De Freitas)